Je n’avais pas fini le petit récit de notre week end en amoureux dans la Brenne !  Honte sur moi !

Le zhom ayant eu pour son anniversaire un coffret cadeaux, il fut donc enjoint de choisir un gite où nous pourrions nous reposer le temps d’un week end. L’endroit choisi fut le Clos St Joseph, en plein milieu du parc naturel de la Brenne.

Il était bien évident qu’un week end n’était pas assez pour visiter le parc. Mais peu importait. Nous pourrions en profiter pour faire du repérage pour de prochaines vacances randonnesques, et puis surtout nous pourrions nous dépayser, changer d’air, changer de cadre. Nous en avions GRAND besoin

La réservation fut faite plusieurs semaines auparavant et Bichette devait passer de belles vacances chez mes parents (la veinarde !)

Arrive enfin THE week end ! On se fiche des km à faire, on a DES VACANCES !

Au téléphone nos hôtes ont l’air plus que sympathiques, la réalité sera idem : ils sont charmants, accueillants, chaleureux, et ont de l’humour.

Visiblement nous avons mal choisi notre week end mais comment le savoir si longtemps à l’avance ?! Non seulement la météo s’annonçait moche mais là c’est le pompom. C’est carrément un avis de tempête.  Pas grave, on y va quand même NA !

Le gite est en plein milieu du parc, dans une exploitation agricole dont monsieur chouchoute (si si) de magnifiques vaches Salers. La demeure est à l’ancienne et est en deux partie : l’habitation des hôtes et la sale à manger dans une aile, les chambres des visiteurs dans une autres. Une piscine au milieu pour l’été.

Nous arrivons et avons droit à un excellent accueil. La chambre est belle et décorée avec goût, la salle de bain et les WC sont clairs et bien accessibles.
Le temps de nous détendre un peu après les km parcourus et nous rejoignons la grande salle à manger décorée façon « relais de chasse » où nous attend un bon feu allumé dans la grande cheminée. Un bon fauteuil est au ras de l’âtre pour les grandes frileuses comme moi. J’adore regarder les flammes et entendre le crépitement du bois.

Ce soir nous étions 3 couples. Les hôtes n’ont donc pas mangé avec nous mais étaient au petit soin. Ils nous ont juste dit en rigolant que jamais ils n’avaient été obligés d’intervenir pour séparer des belligérants et que tout se passait en général fort bien et qu’ils nous engageaient à surtout ne pas être timides.

La timidité disparu vite devant l’entrée composée d’une terrine de cerf faite maison, accompagnée de pain également fait maison (si vous êtes gentil elle vous donnera la recette du pain hi hi hi)
Les convives étaient très sympathiques et venaient d’horizons divers : lieux, origines, métiers différents mais tous de fort agréable compagnie.
Nous avons passé une très très bonne soirée avec eux.

Le plat principal était un pavé de viande de salers accompagné de courge-potiron (cuisiné comme un bourguignon)
Plateau de fromage de la région : Valençay, Selle sur Cher
Du Châteaumeillant pour accompagner.
Dessert : une tarte tatin faite maison accompagnée de glace à la vanille ou de chantilly selon les goûts de chacun.

Après ce bon repas et de joyeuses discussions, nous allons donc nous coucher pour faire un gros dodo. Le matelat est confortable, la couverture est bien chaude. Un livre de photos superbes sur le parc est dans la chambre pour notre consultation.

Curieusement et alors que le vent soufflait à notre arrivée, il règne un calme inquiétant qui surprend tout le monde. Plus le moindre bruit : même les oiseaux sont muets. Tout les convives lâchent la même phrase en même temps « le calme avant la tempête »

Et à 1h30 du matin, voilà que ça se déchaîne ! Au moins du 160km/h. Pas étonnant vu que le département est limitrophe de ceux qui seront fortement touchés par Xinthia. Le vent est tellement fort qu’on entend siffler, souffler, taper. Les animaux à l’extérieur ne sont pas agités mais pas rassurés pour autant.

Heavy dort plus ou moins. Moi je n’aime pas le vent. Je n’en n’ai pas peur mais je réagis comme les vaches dehors. Je suis sur les nerfs sans même savoir pourquoi, une vraie pile électrique. En général, la nervosité monte progressivement dans la journée Le moindre bruit me réveille et je me tourne et me retourne. Du coup je réveille Heavenly. Je n’arriverai à me rendormir qu’à bout de fatigue, et en étant au chaud dans ses bras.
Comme les bébés, il me faut apparemment mon « doudou ».
Nous aurons à peine 3h de sommeil au grand desespoir de nos hôtes.

Ce n’est pas tout. Si l’électricité est enterrée autour de l’exploitation, elle ne l’est pas près de la centrale électrique et des poteaux ont dû être arrachés par la tempête. Il n’y a plus d’électricité. Il faut aller au petit coin à la bougie, et le démarrage électrique de la chaudière (pourtant à gaz ou fioule je ne me rappelle plus) n’a pas fonctionné. L’eau est froide. On doit se laver comme les chats.
Aucun des 3 couples ne se plaint ni ne ralouille. Au contraire, on en plaisante même en voyant notre hôtesse. Un peu d’eau froide n’a jamais fait de mal !

Et puis nous sommes réconfortés par le bon petit déjeuner : les plaques de cuissons sont au gaz ELLES ! Le café et le chocolat sont chauds. Le pain à la confiture est bon.
Monsieur est allé chercher une autre tournée de pain, armé de la tronçonneuse. Les arbres sont tombés et un des plus proches villages est inaccessible.
La porte du grand hangar où est entreposée la nourriture des bêtes est électrique et très lourde. Impossible de l’ouvrir.
La centrale EDF annonce que près de 80% du département n’a plus d’électricité. Les bêtes étant bien nourries, elles pourront tenir jusqu’à ce que le courant soit rétabli. …. mais pas dans l’immédiat même si certaines exploitations sont prioritaires.

Le problème du jour de notre hôtesse est plutôt culinaire. Son four, lui, est électrique et c’est le dernier jour autorisé pour la chasse. Les quotas demandés par l’administration des forêts n’ont pas été faits et 40 chasseurs s’apprêtent à débouler. Le repas prévu ne va pas pouvoir être fait.
Comme nous nous sentons tous comme à la maison, nous proposons de rester pour aider mais non, ça ira nous dit elle gentiment. Il va juste falloir faire un dessert à base de compote de pommes au lieu des tartes prévues !

Je précise que je ne suis pas chasseuse, ni pro chasse. Pour moi un animal n’est jamais aussi beau qu’en liberté et vivant. Mais à discuter avec nos hôtes, je suis devenue un peu moins virulente sur le sujet car tout n’est pas blanc ou noir.
Elle nous explique l’histoire des champs que les fédéraux des eaux et forêts leur demande d’ensemencer pour les bêtes, sous peine d’amende. Du coup, les animaux bien nourris se reproduisent …. parfois trop et si vous ne participez pas à la chasse, les fédéraux réquisitionnent pour une battue administrative. Les quotas sont les quotas …. Si vous refusez de participer : une amende.

Avec un air triste elle nous dit que si on laissait faire la nature elle régulerait toute seule les naissances et on ne serait pas obligé d’abattre les bêtes qui, trop nombreuses, font des dégâts.
Visiblement au milieu de tout ça on pense comprendre que le problème est surtout celui des indemnisations.

Elle reconnait que parfois il y a des « viandards », des gens peu scrupuleux et surtout peu soucieux de la nature et de son évolution. Mais la très grande majorité des gens du coin ne sont pas du tout comme ça. Ils sont réglos et sympas
Et puis à la chasse il y a des règles. Si un animal pénêtre sur les terres de quelqu’un qui n’est pas chasseur il est interdit de le poursuivre. On lui fiche le paix et point c’est tout.

La meute de chiens approche. Ils aboient à tout va. Pour les quadrupèdes ça sent la ballade en forêt. Pour nous c’est l’heure de partir et de remercier chaleureusement nos hôtes. On reviendra, malgré la tempête, c’était bien !

En partant nous faisons un tour dans le parc. Des arbres par tout par terre, un ciel gris, Il faut conduire au ralenti et jouer du volant pour ne pas abimer les pneus et la carrosserie.

Retour par l’autoroute  pour rentrer sur la région parisienne. Quelques heures de route en perspectives.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines semble-t-il ! Le vent est toujours fort et par raffale, nous sommes sur l’A10 et c’est une 2 fois 3 voies.

Un truc noir suivi de petits morceaux de je ne sais quoi nous passe devant le nez … Mince ! Un coffre de toît !  Et on arrive à près de 120 km/h dessus !! :shock:
Le coffre rebondit sur la route à à peine 100m de nous.  OUF, le vent le pousse sur le bas côté et les morceaux sont resté sur la voix de gauche. Nous étions sur celle du milieu. Heavenly a quand même dû faire un écart. Par chance la voiture qui nous suivait était très très loin derrière nous et nous n’avions personne à gauche ni à droite.

Nous espérons vivement que les gens qui suivaient la voiture qui a perdu le coffre, dans le sens « Paris Province » n’ont pas pris le contenu sur le parebrise et que personne n’est allé dans le décors. J’attrage mon GSM et ignorant le numéro des services autoroutiers je compose celui des pompiers qui me transfert directement à Cofiroute. Ils envoient une équipe ramasser les morceaux
Dans les 3 minutes, on annonce sur Autoroute FM 107.7 qu’un coffre de toît est tombé au km 97 dans le sens Province Paris et qu’on conseille vivement aux automobilistes de ralentir et de rester vigilents.

Il est temps qu’on rentre !
Nous sommes finalement encore plus fatigués que le vendredi soir mais le parc naturel de la Brenne est beau.

Arrivés chez les Grapini, Bichette couine en nous voyant derrière la grille de la maison, elle gratte la porte comme une folle. A peine si on peut rentrer. Mais dès qu’on se penche pour lui dire bonjour, elle grogne et fiche le camps à l’autre bout du jardin.
Visiblement l’auberge est bonne mais nous ne sommes pas gentils de l’y avoir déposée. Elle refuse de remonter avec nous en voiture et traine des 4 pattes. Essayant de se cacher derrière les jambes de Grani.
Ben voyons ! Elle au moins elle ne donne pas de croquettes dégueu ! :evil:

La maison … ENFIN…… finalement ça fait du bien d’être chez soi ! :mrgreen:

 Ah, savez vous quel a été le mot de la fin d’Heavenly ?
« Tu vois mon ange, avec moi au moins tu n’auras pas eu le bête coup de la panne ! Je suis sûre que personne ne t’avais fait celui de la tempête ! Un souvenir impérissable !!!! » :roll:

You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
2 Responses
  1. Pascale et CalineNo Gravatar dit :

    Bravo pour le week-end de repos !!! Pour du dépaysement, vous en avez eu ! A refaire !!!

  2. ilabuloNo Gravatar dit :

    C’est quand votre prochain week-end, histoire qu’on ne parte pas ce jour là :mrgreen:

    Mais c’est vrai que les journées catastrophes font souvent les meilleurs souvenirs.

Leave a Reply

XHTML: You can use these tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

*

Les liens des commentaires peuvent être libérés des nofollow.

This site is using OpenAvatar based on