Comme la pluspart des gens, j’ai une boulangerie pas loin de chez moi. En fait la mienne se situe même juste en dessas des tourniquets du RER à la gare de ma commune. Pratique pour prendre son pain le soir en sortant du travail.
Ce n’est pas une boulangerie artisanale au sens "vrai" du terme. C’est façon "tradition" mais appartenant à une chaîne : Paul pour ne pas la nommer.
J’adore les flûtes de chez Paul (équivalent d’une baguette pour ceux qui ne connaissent pas). Elles sont croustillantes dehors et moelleuses dedans. Le goût du pain me plait.
Même si je trouve à titre générale pour l’économie nationale que 95cts pour une flûte c’est du délire profond, j’aime bien aller chercher ma petite baguette.
Mmmmmm mes tartines à la flûte Paul !!!!
L’autre soir, donc disais-je, je sors du RER comme à mon habitude, attrape mon porte monnaie et me dirige vers ma petite échope. La boutique est tenue par 2 femmes d’un certain âge, qui même si elle sont fort sympathiques ont une notion du "rendement" très très approximative.
Jugez plutôt :
– la boutique ferme à 19h30, il était 19h
– il n’y avait que 4 clients, dont moi, tous voulant juste 1 flute.
– les flûtes sont situées derrières les petites dames. On se retourne, on attrape on emballe et on demande les sous : par personnes vous donnez combien de temps ? Sachant que les habitués préparent l’appoint ! …..;; mois chrono 1 minute par clients, en côtant vache !
Et bien j’ai attendu 30 minutes pour ma flûte ! Non non je ne rigole pas : 30 minutes !
L’une était déjà en train de nettoyer la boutique (qui fermait je rappelle 30 minutes plus tard) et surtout de s’escrimer avec le bidule informatique qu’elle ne maîtrise toujours pas depuis 8 ans qu’elle bosse là !
L’autre faisait de la rétention de flûte au desespoir du premier client qui voulait desespéremment son pain histoire de ne pas rater son bus ensuite. Cette seconde boulangère expliquait en plus à sa collègue "comment que c’é ti que l’odieuse machine doit marcher et comment qu’il faut taper sur les boutons de ce #### de truc !" Ceci avait bien évidemment pour effet de stresser la première vendeuse, vous vous en serez doutés !
Dans le même temps, les RER arrivant en gare toutes les 5 minutes de Paris ou de banlieue continuaient à décharger leur lots de passager dont la plus part finissaient par arriver au comptoire de la boulangerie, eux aussi voulant leur flûte.
Effet sur les caissières : panique générale
D’ordinaire je reste assez calme, n’ayant pas de bus à prendre ou d’enfant à aller chercher, et habitant à 2 minutes à pieds de la gare.
Mais là j’avoue que la notion de rendement chèrement rabachée par mon père Grapi, depuis toute petite, m’a fait sauter au plafond. Pour un peu je crois bien que j’aurais fait manger à mes deux boulangère leur stock complet !
J’ai été héroïque. Quand elle m’ont donné à 2 ma flûte, j’ai remercié bien bas, et ai joué les psychologues (ou les confesseurs, comme vous voulez) pour les écouter raconter leur misère avec l’odieuse machine qui ne les comprends pas et combien le métier de boulanger a des côté difficiles
(une pensée de pitié pour ceux qui se lèvent à 3h du mat pour faire leur pâtons quand j’entendais ce que me disaient mes boulangères qui, elles n’officient qu’en tant que serveuses !)
Je ne souhaite de mal à personne, mais vous voyez, j’aimerai bien que le patron local ou régionale de la chaînte viennent expliquer à ses dames la notion de rendement, ça me ferait rudement plaisir et à d’autre aussi.
Bon sur ce, je vais aller me faire une tartine moi !
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