Ce qu’il y a de bien avec la société dans laquelle je travaille, est qu’elle fait partie des mécènes du musée du Louvres. Et qui dit mécène dit avantages non négligeable de visite !
Outre une entrée plus que facilité financièrement au musée (quelle que soit la section voulue dans mon choix de visite du jour) nous avons aussi le bonheur d’avoir des « visites de groupe » organisée, avec conférencier.
C’était la première fois que j’essayais et ayant la possibilité de faire venir quelqu’un avec moi Heavenly était de la partie vu qu’il aime autant que moi l’histoire et l’archéologie.
Flûte !! Je n’ai pas cliqué assez vite et me voilà sur liste d’attente
Youppi !! Il y a eu un désistement !!!!
Nous voici donc à l’entrée du musée, avec notre conférencière qui nous donne des casques. Elle étant équipée du micro, nous entendons très très bien et elle n’a pas à hurler. Vive le confort moderne.
Notre jeune conférencière est du genre passionnée. Elle a le sourire aux lèvres en vous parlant des fouilles, et fait souvent des digressions forts intéressantes. Elle va nous tenir quand même plus d’1h30 devant seulement 11 vitrines !
Programme du jour : « MEROE, un empire sur le Nil«
Méroé, c’est où ?
Méroé est une antique cité de Nubie. La nubie est une région du nord du Soudan, ie au sud du royaume d’Egypte (suivez le Nil vers le sud ma brave Lucette, et regardez autour de la 6è cataracte, la ville de Napata !)
Au Sud de l’Egypte donc un état indépendant s’était développé de – 2500 à -1500. Pendant un moment cet état essaiera et réussira à s’étendre au nord en prenant possession de terres égyptiennes (période dite « des pharaons noirs). Après cette période de domination, ils seront refoulés vers le sud par les Assyriens.
Après s’être un temps regroupé sur Napata, ils seront de nouveau repoussé et iront à partir du IVè siècle avant JC, sur la ville de Méroé, et ce jusqu’au IVè siècle après JC.
Méroé fait preuve d’un fort développement commercial le long du Nil. Les vitrines remplies de poteries, de verreries, d’armes, de statuettes et de bijoux en sont les preuves.
L’écriture Méroïtique est un peu différente des hiéroglyphes égyptiens. Le problème est que les archéologues n’ont pas de Pierre de Rosette pour la déchiffrer. C’est à dire pas un texte écrit dans une langue connue et en méroïtiques pour comparer, et apprendre à déchiffrer.
D’autre part, la civilisation Méroïtique n’a été mise à jour que très récemment par rapport aux autres. Il y a peu de sites fouillables et le contexte géopolitique actuel n’aide pas les chercheurs.
Une petite chose intéressante et déprimante à la fois. Au début de l’exposition, il y a une carte sur un mur vous situant le royaume et dans la vitrine opposée, une photo des pyramides méroïtiques à l’époque de leur découverte. A la fin de l’exposition vous avez la même photo mais prise de nos jours.
Ce qui est malheureux c’est que les pyramides ont été réduites de hauteurs. La conférencière nous expliquait que les occidentaux qui étaient passés par là espéraient y découvrir des trésors comme pour les pyramides égyptiennes. Or si les pyramides égyptiennes sont creuses et les chambres dans les hauteurs, les pyramides méroïtiques sont pleines et ne sont q’un tumulus posé SUR le tombeau.
Les fouilleurs de l’époque ne voulant pas se fatigués y sont carrément allés à la dynamite. Les dégâts ont bien sûr été irréparables.
Autre problème actuel : le Soudan a mis en oeuvre vers la 4è cataracte, un barrage hydroélectrique afin d’améliorer la vie des habitants. Mais ce barrage va remplir les cuvettes en aval. Outre le déplacement obligé des populations, et la question du limon qui ne sera plus amené par les crues naturelles du Nil, se pose la question de l’accélération obligée des fouilles car le remplissage de la cuvette va obligatoirement noyer des sites archéologiques jusque là préservés difficilement car la climat chaud, sableux mais humide du Soudan érode les pierres.
Comme ça, je sais que ça n’a pas l’air plus vivant que ça.
Mais je vous assure qu’une petite visite conférencée vous comblera si vous aimez l’histoire et l’archéologie.
Allez, Hop … Une petite visite au Louvre
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