N’allez pas vous imaginer que je fais ressortir là mon côté Clochetto-greluche, ni que je vais vous parler de la dernière petite robe à la mode.

Déjà, la « mode » est un concept avec lequel j’ai du mal. Alors m’en faire la porte parole, je laisse ça à d’autres, elles font ça très bien et me donnent plein de bonnes idées vestimentaires.

Non, je voulais juste vous parler d’une petite chose toute triste qui m’arrive depuis quelques mois, à tout juste 37 ans (bientôt 38, mon dieu quelle horreur !!!!)

De base, la Clochette est myope et astigmate. En langage de Clochette, ça veut dire que je ne vois pas de loin et que j’ai des difficultés d’accomodation.
Jusque là vous me direz, rien que du normal pour quelqu’un qui travaille sur écran toute la journée.

Depuis quelques mois, j’étais mal à l’aise avec mes lunettes : pas bien avec, pas bien sans. Ne voyant plus très bien ni dans l’une, ni dans l’autre des solutions et me mettant à souffrir comme un chien de migraines ophtalmiques. Et encore, je ne souhaiterais jamais ça à ma Bichette tellement ça fait mal à se taper la tête contre les murs histoire de s’assommer pour ne plus rien sentir.
Ma collègue de bureau m’ayant dit un jour « mais tu te rends comptes que tu retires tes lunettes toute la journée depuis plus de 3 mois ???!!! » je me suis finalement décidée à prendre rendez vous chez un ophtalmo dans notre nouvelle ville de résidence.

Curieusement je n’ai eu que très peu de temps d’attente. D’habitude, on me demandait 2 mois minimum. Là, à peine 2,5 semaines !
Entre les deux, j’avais récupéré des loupes à la pharmacie la plus proche, que j’utilisais pour lire uniquement en cas de grosse fatigue occulaire.

Problème : apparemment je suis souffre de presbytie ! Le machin qui ne vous touche que vers 45 ans minimum ….. Nooooon !!! J’veux paaaaaaaas !!! J’suis trop jeune pour avoir des doubles foyez comme grand papaaaaaa !!!!!
Et c’est bien là que ça débloque : à partir du moment où on vous prescrit ça, il parait que ça change très vite. En plus du fait que ça vous coûte la peau des fesses de l’opticien et de la sécu réunis.
La petite dame est formelle. Elle m’a même fait un fond d’oeil pour ça (beurk). J’ai des yeux de personnes agées. SNIF !

Elle m’explique que dans de rare cas, on donne des progressives et que je suis en plein dedans. Par contre, en me fournissant l’ordonnance, elle me précise le discours que je dois tenir à l’opticien qui va sauter au plafond « il va penser que je débloque mais j’ai bien réfléchi et je suis sûre de moi : on peut me téléphoner en cas de doute »

Effectivement, ma gentille opticienne  a pêté un plomb, au point de me faire refaire le test de la monture de travail avec les petits verres qu’on fait tourner.
« regardez en bas, en haut, devant, par dessus mon épaule, ….. »
Elle a bien dû se rendre elle aussi à l’évidence : La clochette devient un vieux machin.

On m’a donc tout bien expliqué sur les verres progressifs : comment je vais avoir « normalement » mal au coeur et mal à la tête pendant 2 mois, comment je risque de tomber dans les escaliers, comment que je ne dois pas conduire parce que ça fausse les distances ….. et surtout comment que le petit verre mignon est constitué et où sont les zones de déformation !
Petit dessin à l’appui. J’ai tout bien compris. Si si.  La gentille dame m’a confirmé que « non, ça ne fait pas le café », et « non, ça ne vous fait pas voir des bouquets de fleurs ramené par le chéri »
Ben ça sert à quoi alors ????

Les mesures sont super importantes car le verre doit être très très très bien ajusté. Sinon on ne peut pas s’y habituer et le cerveau pédale dans la semoule pour corriger l’image qu’il reçoit.

Lorsque je suis allée chercher mes verres, j’ai étonné l’opticienne parce que j’ai voulu sortir de suis avec. D’habitude les gens hurlent et les retire de suite. Moi non, au contraire, j’avais l’impression de moins fatiguer à faire la mise au point.
Par contre, le trottoir devant le monoprix a pris subitement des allures de montagne !!! Heavy ne comprenait pas pourquoi je hurlais et pourquoi je disais que j’avais l’impression d’être sur un bâteau.

Depuis je ne les quitte quasiment plus. J’ai juste un problème avec mon oeil droit. Mes lunettes de myopes corrigeaient un très léger strabisme (rien que des qualités cette Clochette, l’amour est aveugle)  et forçait mes muscles à regarder au bon endroit. Là, ce n’est plus possible de le faire. Du coup je fatigue de ce côté là et il faut que j’en parle. On va probablement me faire faire de l’orthoptie.
(genre remettre en photo un canari dans une cage rien qu’en le regardant ! Balèèèèèse hi hi hi)

Quand je vois mes parents et collègues qui galèrent avec leurs lunettes progressives, je me dis que je suis bien contente des miennes.
Mais je ne veux pas vieilliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiirrrrrrrr !!!!!! Ouinnnnnnnnn !!!

Les vacances, commencées sous le signe de la pluie et des problèmes de santé pour nous ont pris une tournure noire ce matin

Un coup de téléphone nous a appris le décès de la tante d’Heavenly. Nous attendions cette nouvelles depuis plusieurs semaines déjà et pensons que cela vaut mieux surtout pour elle.  Mais cela n’enlève rien à la chose.

Etant d’un caractère plutôt refermé, il ne dit rien, ne montre rien, mais n’en pense pas moins et il se dégage de lui un air de profonde tristesse.
Il ne veut pas rentrer  pour ne pas nous catapulter sur les route un jour de grand retour, et dit que quelle que soit la peine qu’il a, ça ne la ramènera pas parmi nous.

Je n’ai pas eu la chance de connaître « Tatie » et nous ne sommes ensembles somme toute que depuis 2 ans. Je ne sais pas quoi faire pour le soutenir. Je pense surtout bien fort au mari de cette Tatie, et à sa soeur Mimi que j’ai déjà vu les larmes aux yeux à la maison, en ayant un sentiment d’impuissance.

Nous ne sommes pas là physiquement mais sommes avec vous par l’esprit.

Le corps humain, si beau soit il, est une machine bien fragile. Heureusement qu’il nous reste et restera toujours dans l’âme et le coeur ce qui faisait la personne aimée….

Courage Mimi,
Nous vous embrassons bien fort et avons une grosse pensée pour Tonton

Maman vient de nous téléphoner, mon grand oncle paternel de 95 ans vient de déceder d’un infarctus. Il était entré il y a quelques semaines dans une maison de retraite.

Au delà de la tristesse, je me dis que 95 ans si c’est un âge « normal » pour ce genre de chose c’est avant tout « un bel âge ». Malgré les hauts et les bas que nous pouvons tous connaître il aura eu une belle et longue vie, et la fin aura été propre, nette et surtout respectueuse,  « humaine » et surtout il aura gardé sa dignité jusqu’au bout.
On devrait tous pouvoir partir comme ça.

Suite à un problème de santé, je n’ai conservé que très très peu de souvenirs de mon enfance et adolescence. Parmis eux, il restera toujours les confiseries qu’il nous ramenait lorsqu’il venait nous voir et voir sa soeur. Nous habitions à l’étage de la maison de ma grand-mère paternelle.
Ils étaient bons les caramels au lait des sucettes Pierrot Gourmand…. Au point que nous l’avions surnommé « Tonton Sucettes ».
J’avoue que je n’ai jamais retrouvé d’aussi bonne sucettes !

En 2008, nous avions fêté en même temps les 95 ans de tonton, les 65 ans de papa et l’anniversaire de mariage de papa et maman.
Tonton était certe plus lent à se déplacer mais l’esprit et le sourire était toujours là. Toujours le même avec sa petite voix voilée et son air malicieux caché derrière ses lunettes.

Je suis de tout coeur avec sa fille ma cousine, et sa compagne.
Il me manquera.

Adieu « Tonton Sucette », repose en paix.